Le Repère de la Guilde
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Le Repère de la Guilde

Attention coeurs sensibles, vous voilà en des lieux où le vice règne en roi.
 
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 [Asfrael] Origines

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Dalahad
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MessageSujet: [Asfrael] Origines   [Asfrael] Origines Icon_minitimeLun 17 Sep - 15:51

Une voix murmurait dans sa tête tandis qu’il se déplaçait dans l’immense caverne. Alors qu’auparavant elle ne se manifestait que par intermittence, elle était maintenant constamment présente. Jusque dans son sommeil, il ne pouvait lui échapper …, bien qu’il ne le cherchât plus, à présent. L’énorme dragon blanc l’entendait depuis si longtemps qu’aujourd’hui elle faisait partie de lui. Elle était devenue indiscernable de ses propres pensées embrouillées.

Les sombres légions des Abysses détruiront le monde…
La Pierre Monde sera bientôt hors de tout contrôle…
Personne n’est digne de confiance … Ils veulent te voler tes secrets, ton pouvoir.
Meraldor cherche à provoquer l’Apocalypse…
Pharazon veut prendre contact avec toi …
Strasza s’inquiète pour toi …
Tu dois mettre fin à cette barrière qui bloque tes pensées, l’avenir de ce Monde en dépend.


Encore et encore, la voix répétait cette sinistre litanie, le mettant en garde contre la duplicité de ces proches. Il ne pouvait compter que sur lui-même. Les autres étaient souillés par les races mortelles. Ils verraient un danger dans sa décision, et non l’unique espoir pour ce monde.

Le grand Dragon Blanc cracha une bouffée de fumée nocive, grondant à la perspective d’une telle trahison de la part de ceux qui avaient naguère été ses pairs. Bien qu’il fût en son pouvoir de sauver la situation, il devrait se montrer prudent; s’ils découvraient la vérité trop tôt, cela provoquerait un désastre.

Ils ne doivent rien savoir du secret avant que celui-ci ne soit hors de leur atteinte. Il ne peut être dévoilé avant que le sort ne soit jeté. Tu ne dois pas les laisser détruire ton œuvre!

Les griffes redoutables crissèrent sur le sol rocailleux de la caverne quand la gigantesque bête couverte d’écailles pénétra dans son sanctuaire. Aussi massif qu’il fût, il passait tout de même pour un nain dans ce cadre démesuré. Une rivière turquoise suivait son flot calmement au centre du repaire. Des formations géantes de cristaux brillaient à ses parois. Des stalactites gigantesques faits de diamants brillants pendaient telles des épées menaçantes de la voûte, alors que les stalagmites surgissant du sol étaient tellement aiguisées qu’elles paraissaient prêtes à empaler quelque victime.

Ce qui était effectivement le cas.

Crocs découverts, le grand dragon blanc toisa la silhouette chétive qui se débattait pour se libérer, en dépit de l’aiguille de pierre qui jaillissait du centre de sa poitrine. Les lambeaux poisseux de sang d’un vêtement et les fragments d’une armure en or ouvragé pendaient autour de son torse contrefait. De grandes cornes semblables à celles d’un bouc saillaient de son crâne, et la face écarlate n’évoquait pour le Léviathan Blanc qu’un long crâne armé de mâchoires barbelées de crocs. Les yeux étaient deux puits de ténèbres qui tentèrent aussitôt d’aspirer la créature titanesque, mais ils n’étaient pas de taille face à la volonté du ravisseur.

La créature cornue n’était pas seulement empalée, mais aussi plaquée au sol de la caverne par de lourdes chaînes en mythril. Celles-ci étaient tendues à l’extrême pour maintenir le démon sur la stalagmite, membres écartés.

La bouche du prisonnier remuait sans discontinuer mais les protestations qui en sortaient restaient étonnamment inaudibles. Cela ne l’empêchait nullement de tenter d’exprimer sa rage, en particulier quand il vit l’Ancien approcher.

Pendant un moment, le dragon considéra son prisonnier d’un air songeur, puis il cligna des yeux. Aussitôt, la caverne s’emplit de la voix âcre et venimeuse de la créature captive :

- Par Meraldor le Tout Puissant, ton sang va couler! De ta peau il fera un manteau! Tes chairs nourriront les chiens! Il gardera ton âme dans une fiole, et te tourmentera durant une éternité, pour sa seule distraction! Il…

D’un nouveau clignement de paupières, le dragon réduisit son captif au silence. Même ainsi, la créature démoniaque continua de cracher ses menaces et ses obscénités muettes jusqu’à ce que, ouvrant ses mâchoires immenses, le Léviathan exhalât. Le prisonnier fut enveloppé dans un jet de vapeur brûlante qui le laissa pantelant de douleur.

- Tu apprendras le respect. Tu te trouves en présence d'Asfrael, gronda le dragon. Je suis le Prince de la Volée Blanche, le disciple du grand Bahamut. Tu me traiteras avec la révérence qui m’est due, puante bestiole.

La longue queue reptilienne du démon frappa le sol rocheux. La créature proféra d’autres blasphèmes inaudibles. Asfrael inclina de côté sa tête ornée d’une crête. Il avait espéré mieux du Tanaa’ri. Démons non seulement rompus aux arts des sortilèges mais aussi aux tactiques de la guerre, ces sorciers étaient censés figurer parmi les commandants des Abysses. Le dragon avait pensé pouvoir partager des conversations autrement plus intelligentes avec une telle créature, mais le Tanaa’ri aurait tout aussi bien pu être une de ces brutes d’Infernaux, ces monstres enflammés à tête de mort qui se comportaient sans plus de peur que des béliers. Celui qu’il avait sondé avant de capturer le Tanaa’ri n’avait pas plus de cervelle qu’un rocher, et encore.

Or il est vrai qu'Asfrael n’avait pas envoyé les siens arracher les démons à la horde ivre de massacre pour ensuite tenir salon avec eux. Non, ces prisonniers présentaient un intérêt tout autre, un intérêt dont malheureusement ils ne seraient jamais en mesure d’apprécier la portée. Et le Tanaa’ri était le dernier, le plus important. Ses aptitudes innées pour la magie en faisaient la clef qui devait permettre de remplir la première partie de la quête du Prince.

- Le temps est venu…, murmurait la voix. Le temps est venu…

- Oui, répondit Asfrael d’une voix absente. Il est temps…

Il leva une de ses énormes pattes et se concentra. Immédiatement une aura bleuâtre naquit dans sa paume, qui devint très vite d’un éclat si intense que le prisonnier cessa de déverser son torrent d’injures pour regarder fixement ce qu’Asfrael avait invoqué pour lui. La petite sphère de cristal pur dégageait une aura aussi bleuâtre que celle provoquée par l’éclat précédant sa venue, mais son aspect était d’une simplicité stupéfiante. Elle n’aurait pas rempli la main d’une créature moins imposante – un humain, par exemple. Son apparence des plus anodines était voulue. Pour qu’il remplisse totalement son rôle, le talisman devait paraître absolument inoffensif et banal.

Il tendit la sphère de cristal vers le sorcier et laisse le Tanaa’ri voir ce qui l’attendait. Or le démon ne parut pas impressionné outre mesure. Son regard passa de la sphère au Léviathan, et la moquerie se mit à luire dans ses prunelles. Cette réaction n’échappa pas à Asfrael, qui fut satisfait de constater que le démon ne percevait pas la puissance de la relique.

- L’insouciance causera la perte de tes semblables, poisseuse aberration, enchaîna Asfrael d’une voix nonchalante. Jamais tu n’aurais dû sous-estimer la puissance d’un Ancien.

Sous l’ordre muet du Léviathan Blanc, l’objet s’éleva lentement au-dessus de sa paume. Il flotta là un instant, puis glissa vers le prisonnier. Pour la première fois, une expression incertaine se peignit sur les traits monstrueux du sorcier. Alors que la sphère descendait vers lui, il se démena de plus belle dans ses liens, mais toujours en vain. Le talisman translucide se posa sur le front du démon. Un éclair bleuâtre fulgurant baigna le visage du Tanaa’ri, et la sphère s’incrusta dans sa chair.

- Prononce-les …, répétait la voix avec frénésie. Dis les mots … Scelle l’acte …

Des mâchoires redoutables et sans lèvres du dragon jaillirent des mots issus d’un langage inconnu du commun des mortels. Chacun était porteur d’une malfaisance telle que même le démon en trembla. Pour le dragon, cependant, c’étaient là les sons les plus merveilleux qu’il ait jamais entendus, des notes musicales parfaites … Le langage des dieux.

Alors qu’Asfrael prononçait ces paroles, la sphère se mit à briller de nouveau. Son éclat emplit l’immense caverne, plus éblouissante à chaque syllabe. Soudain, la lumière s’enflamma. Le sorcier Tanaa’ri ouvrit une gueule béante sur un cri muet. De ses yeux horribles coulèrent des larmes de sang, tandis que sa queue reptilienne fouettait frénétiquement la roche.

- Alors, autre chose à me dire que des injures blasphématoires? demanda Asfrael en mettant suspendant la torture quelques instants.

Voyant que le sorcier ne daignait toujours pas répondre à ses questions, il reprit le rituel. Le sorcier Tanaa’ri tira sur ses entraves avec une violence si extrême que la chair de ses poignets et ses chevilles fut cisaillée; il ne pouvait se délivrer. Puis la peau du sorcier se mit à pourrir. Elle s’effrita de son corps agité de spasmes. Les chairs du démon prirent l’aspect qu’elles auraient eu mille ans plus tard, et tombèrent au sol en parcelles poussiéreuses.

Les globes oculaires se recroquevillèrent dans les orbites. La queue se racornit. Très vite, le sorcier fut réduit à l’état d’un squelette contenant encore des entrailles qui se putréfiaient rapidement. Pourtant, pendant toute cette torture abominable, il continua de hurler, car Asfrael et la sphère ne lui avaient pas encore consenti la miséricorde du trépas. Enfin les os cédèrent, se brisant en fragments. La mâchoire inférieure se décrocha et les côtes tombèrent en cliquetant sur le roc. Avec une effroyable efficacité, le pouvoir déchaîné par la sphère de cristal absorba les restes du démon. Une traînée de poussière se propagea des pieds aux jambes, puis au torse, jusqu’à ce que seul demeure le crâne.

Alors, et seulement alors, le Tanaa’ri s’immobilisa. La lumière sinistre se dissipa. Les chaînes qui avaient retenu le démon étaient maintenant vides. Comme un père affectueux caressant le front d’un enfant chéri, le dragon utilisa deux griffes pour ôter doucement le talisman du crâne, qui aussitôt se transforma en un petit tas de poussière grise sur le sol.

- Intéressant … J’ai donc maintenant la preuve de la trahison de Meraldor envers les Anciens, et même son projet de perversion de la Pierre Monde… J'espère qu'il n'est pas trop tard.
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MessageSujet: Re: [Asfrael] Origines   [Asfrael] Origines Icon_minitimeLun 17 Sep - 15:52

Asfrael contemplait son œuvre d’un regard admiratif. Il ne pouvait même pas déceler les forces extraordinaires encloses dans la petite sphère translucide, mais il les savait présentes – et quand viendrait le moment propice, elles seraient à sa disposition. À peine cette pensée lui était-elle venue qu’il perçut une présence. L'ancien disciple du grand Bahamut connaissait bien ce contact. Naguère, il l’avait attribuée à une amie chère, mais à présent le colosse blanc était conscient qu’il ne pouvait plus laisser de côté les sentiments qu’il éprouvait pour cette femelle Blanche du nom de Strasza; sentiments d’amitié sincère et profonde qui s’était, au fil du temps, transformée peu à peu en amour passionné et véritable.

- Asfrael … Il faut que je te parle …

- Que désires-tu, chère Strasza?

Le léviathan blanc l’imaginait fort bien. Une dragonne couleur neige, aux formes déliées et pourtant pratiquement aussi imposante que lui.

- Des forces dangereuses s’agitent de nouveau autour du repaire de Meraldor … Nous devons prendre une décision, et sans tarder …

- N’aie crainte, répondit Asfrael avec calme. Ce qui doit être fait le sera …

- Je prie pour qu’il en soit ainsi … Quand serais-tu en mesure d’entreprendre le voyage vers le Sanctuaire?

Le Prince de la Volée Blanche se représenta en pensée cet autre lieu, une caverne dont les dimensions titanesques auraient fait passer la sienne pour le repaire d’un simple ver de terre. Le Sanctuaire des Anciens, ainsi que les dragons inférieurs la nommaient avec respect, était lui aussi parfaitement circulaire et dépourvu de toute imperfection, comme si, dans un lointain passé – avant même la venue des Dragons en ce monde – , quelque entité avait mis en mouvement une sphère gigantesque pour effacer toute les aspérités qu’on trouve généralement dans une caverne.

Pharazon, fasciné par tout ce qui touchait à l’histoire, croyait que les Créateurs du Monde avaient façonné cette caverne, mais même lui ne pouvait en avoir la moindre certitude. Dissimulé au monde des Mortels par un champ magique de haute puissance, le Sanctuaire des Anciens était l’endroit le plus sûr qu’on pût trouver.

Le Dragon Blanc laissa échapper un sifflement d’impatience. Ses yeux d’un bleu d’azur se posèrent lentement sur la sphère. Peut-être devrait-il se rendre là-bas sans plus attendre. Les autres y seraient tous rassemblés …

- Tu dois aller rejoindre tes semblables au Sanctuaire, Asfrael. Les Sables seront bientôt réunis, mon ami, et toi et les tiens devrez être prêts à entreprendre le Grand Voyage, reprit Pharazon, le Maître du Temps.

- Alors qu’il en soit ainsi, la Volée Blanche commencera sa migration vers le Sanctuaire dès l’Aube, répondit le colosse blanc.
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MessageSujet: Re: [Asfrael] Origines   [Asfrael] Origines Icon_minitimeLun 17 Sep - 15:53

Asfrael avait mis à profit tout le temps du vol pour réfléchir à maints sujets. Le silence de ses frères, par exemple. Les dragons étaient des créatures solitaires, mais il n’avait jamais connu un tel calme parmi eux. Personne ne répondait à ses appels télépathiques, pas même sa bien-aimée Strasza.

Ce qui le faisait penser aux démons des Abysses. Il n’arrivait pas à imaginer qu’ils aient pu attaquer et décimer les dragons, mais le manque de communication laissait un doute en lui. Le dragon blanc vira sur l’aile en direction du sommet entouré de brume. Contrairement à l’habitude, il n’y repéra aucune sentinelle.

Un autre mauvais présage.

Le grand dragon blanc entama sa descente vers l’entrée de l’immense caverne qui constituait un des accès au Sanctuaire. Alors qu’il s’y engouffrait, il tourna sa tête massive à droite et à gauche, à la recherche de ses compagnons. L’endroit baignait dans un silence de mort.

Il repliait ses ailes et avançait sur le sol rocheux quand il se heurta à une force invisible mais bien réelle. C’était comme si l’air avait pris une consistance comparable à celle d’un miel épais. Avec détermination, Asfrael se jeta en avant et affronta la muraille invisible comme il aurait affronté un autre dragon. Peu à peu, l’obstacle céda. L’ancien disciple du vénéré Bahamut le sentit se presser autour de son corps pendant qu’il progressait. Il éprouvait des difficultés à respirer, et sa vue était brouillée, comme s’il voyait le monde sous l’eau, mais il ne faiblit pas dans ses efforts.

Brusquement, sans signe avant coureur, il franchit la barrière. Immédiatement les sons emplirent ses oreilles. Emporté par son élan, le léviathan s’écroula en avant. Il serait tombé tête la première si d’énormes pattes pourvues de griffes ne l’avaient rattrapé.

- C’est bon de te revoir, gronda une voix profonde. Nous étions inquiets pour toi, mon jeune ami.

Le grand Bahamut lui-même le releva. L’expression reptilienne du grand dragon était anxieuse. Derrière lui, d’autres béhémoths allaient et venaient par un labyrinthe de tunnels, et, plus que l’activité, Asfrael fut surpris de voir que c’étaient des dragons de couleurs différentes. Il en vit des bronzes, des rouges, des verts et, bien sûr, des blancs. Tous se mêlaient sans y prêter gare et s’affairaient. Une tension latente planait dans l’air.

- Strasza! Est-elle …

- Elle va bien. Elle a demandé de t’amener à elle dès ton arrivée …, l’interrompit le dragon rouge. Regardant par-dessus l’épaule de son jeune compagnon, il ajouta : Elle souhaitait s’entretenir en privé avec toi, avant la cérémonie.

- Maître Bahamut, que se passe-t-il ici? Pourquoi les autres volées sont-elles toutes réunies au Sanctuaire?

L’expression du léviathan écarlate se voila.

- Elle a tenu à être celle qui te dira tout, et je ne ferai guère parjure à sa requête.

- Bien sûr, je comprends.

Bahamut ouvrant la voie, ils s’enfoncèrent dans le Sanctuaire des dragons. Asfrael ne put s’empêcher de regarder les autres dragons qu’ils croisaient. Les verts n'étaient que des ombres fugaces, disparues avant même que l'on ne remarque vraiment leur présence, et à l'aspect plus déconcertant qu'ils gardaient les yeux clos comme s'ils étaient somnambules. Les bronzes de la volée de Pharazon semblaient ne pas bouger du tout, mais ils se trouvaient ailleurs dès qu'il clignait des yeux. Les rouges, enfants de son vénéré maître, méditaient paisiblement sur la droite. En les voyant, Asfrael ne put s'empêcher de les comparer à un troupeau de moutons dociles. Quant aux blancs, ils apparaissaient ici, là, partout au hasard, se déplaçant autant physiquement que par magie. Plus le Prince voyait les autres et plus il appréciait la prestance et la puissance de sa propre volée.

Évidemment, pour être tout à fait juste, il supposait que les nouveaux venus avaient les mêmes réactions envers leur propre volée.

«Tant de dragons différents, et pourtant tous peuvent se mouvoir ici, songea-t-il soudain. Sommes-nous donc si peu nombreux?

S'ils avaient voulu rassembler les nains ou les elfes à l'intérieur de cette montagne, l'une ou l'autre de ces races pourtant bien menues l'aurait submergée. Et pourtant, les dragons trouvaient toujours la place pour s'y mouvoir. À l'idée de la horde infinie qu'étaient les démons des Abysses, Asfrael se demanda si les dragons eux-mêmes représentaient une force suffisante pour les arrêter.

Mais dès qu'il entra dans la caverne adjacente, ses craintes s'évanouirent. Elle se tenait là comme si elle l'attendait, lui et lui seul. Sa seule présence emplit Asfrael de calme, de paix. Quand elle posa les yeux sur lui, il éprouva une grande confiance. Tout se passerait bien, sa promise l'aiderait à y veiller.

- Asfrael, mon bien-aimé ...

Seul son regard donna une indication de l'intensité qu'elle mettait dans cette simple formule. Les créatures moindres voyaient parfois les dragons comme des bêtes sauvages, mais aucune d'entre elles n'aurait pu atteindre l'intensité des émotions que la race du Prince de la volée blanche connaissait.

- Mon amour, ma vie, dit-il, des flammes d'amour passionné valsant tendrement dans ses yeux azurés.

- C'est une joie de te savoir de retour. Nous étions inquiets pour toi.

Comme je l'étais de mon côté. Personne n'a répondu à mes appels ou même expliqué ce silence soudain ...

- C'était une mesure nécessaire, Amour. Le secret est indispensable, répondit le dragon femelle.

En dépit de la pureté des lignes de son corps, Strasza était presque aussi imposante que le Prince. Sans doute de par la noblesse de sa lignée, elle maîtrisait des forces bien supérieures à celles des blancs ordinaires. Avant qu'Asfrael ne puisse poursuivre cette conversation et apprendre ce qu'il désirait sur ce secret indispensable, un autre dragon entra dans la vaste caverne par la droite. Le jeune blanc tourna la tête vers le nouveau venu, et la surprise agrandit ses yeux.

- Il est nécessaire que tous les dragons participent à ce rituel, gronda le géant écarlate, d'une voix qui évoquait un volcan proche de l'éruption. Les miens l'ont déjà effectué. Les autres volées doivent faire de même.

Bahamut emplissait l'autre extrémité de la caverne, et c'était l'un des seuls qui dépassaient le Prince en taille et en puissance. Le gardien du Mont Céleste irradiait une intensité qui mettait Asfrael quelque peu mal à l'aise.

- Le dernier Seigneur Dragon est là, dit Strasza en retour. La volée bronze est arrivée, et quoique Pharazon ne les ait pas accompagnés, ils ont apporté avec eux une part de son essence, de sorte que lui aussi se joindra à nous dans cette cérémonie. Il ne manque donc que Pharazon, une seule entité. Est-ce donc si terrible?

Le dragon écarlate inclina la tête de côté. Asfrael n'avait jamais vu autant de crocs.

- Un seul dragon ... Non ... Je suppose que non, tant que nous avons un peu de son essence magique.

- De quoi s'agit-il? s'enquit le jeune béhémoth.

- Les temps sont graves, mon bien-aimé. Les démons à la solde du Traître ont de nouveau ouvert le passage vers notre plan, expliqua Strasza. Une fois de plus, ils se déversent sur les terres comme de l'eau, et chaque jour voit leur nombre doubler. La situation sera très bientôt hors de tout contrôle.

Asfrael imagina l'armée monstrueuse et les ravages qu'elle avait déjà perpétrés.

- Alors nous devons nous hâter d'agir, avant qu'il ne soit trop tard!

- Nous nous y apprêtons. Maître Bahamut a arrêté un plan, sans doute le seul espoir de survie pour notre monde, et ....s'arrêta subitement la femelle blanche, une larme coulant doucement à son oeil gauche. Tu en es la clé, mon Amour.

- Quel est ce plan?

- Maître Bahamut doit te le montrer.

- Tu te souviens du talisman dont je t'ai fait cadeau à la fin de ton apprentissage, mon jeune ami?

- Bien sûr, je l'ai incorporé en moi-même, comme vous me l'aviez conseillé. Pourquoi cette question, Maître?

- Je veux que tu restes immobile, Asfrael, jusqu'à ce que je te donne un ordre contraire.

Le géant écarlate ferma les yeux et posa une patte sur l'épaule du Prince. L'air parut frissonner autour de lui. Une sensation d'une puissance ahurissante toucha les sens magiques d'Asfrael. Il avait l'impression que la caverne s'était subitement peuplée d'un millier des siens, mais seule une petit sphère d'un éclat bleuté se matérialisa dans l'air, flottant au niveau des yeux des trois dragons. Asfrael ne sentit rien d'extraordinaire à l'intérieur de cet objet anodin, sinon la puissance déjà immense que possédait ce talisman lorsqu'il l'avait utilisé contre un sorcier des Abysses.

Le gardien du Mont Céleste ouvrit les yeux, et une expression d'exaltation envahit ses traits reptiliens.

- Voyez l'artefact qui nous permettra de mener à bien notre plan! tonna le léviathan rouge. Voyez ce qui ouvrira une brèche dans l'espace temporel!

La petite sphère brillait d'un éclat vif, et soudain elle n'avait plus rien d'insignifiant. Brusquement, le jeune dragon blanc sentait l'étendue du potentiel qu'elle renfermait ... et comprenait pourquoi les autres Seigneurs Dragons, dont son père, la jugeait leur meilleur recours.

- Voyez, rugit fièrement Bahamut. Voyez la Pierre Monde.
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MessageSujet: Re: [Asfrael] Origines   [Asfrael] Origines Icon_minitimeLun 17 Sep - 15:53

Les plus grands des dragons étaient rassemblés dans la Chambre des Anciens, à l'incitation du gardien du Mont Céleste. Les quatre Seigneurs Dragons présents dirigeaient la cérémonie, aidés seulement par leurs proches et ceux de Pharazon, toujours absent. Tous les autres dragons s'étaient déjà soumis au rituel mais, pour ceux dotés de tels pouvoirs qui attendaient maintenant leur tour, il fallait agir avec grande prudence.

Les trois promises du Gardien Céleste se tenaient presque cachées derrière lui. Elles étaient plus imposantes que la majorité des léviathans, mais toujours dominées par le gigantesque mâle écarlate. Alors qu'il les observait, Asfrael nota qu'elles semblaient n'être que des ombres portées du Gardien Céleste, car chacun de leurs mouvements suivait suivait ceux de Bahamut. Cette constatation troubla quelque peu le Prince, mais personne d'autre ne semblait l'avoir faite.

Les mâles émeraude autour d'Aviana étaient minces, presque des spectres comparés aux autres grands léviathans. Plus troublant, eux comme leur maîtresse se déplaçaient en gardant constamment les yeux fermés. Pourtant l'on discernait le mouvement des globes oculaires derrière les paupières closes. Les verts existaient simultanément sur deux plans, souvent dans le Rêve Profond. Ils demeuraient silencieux et immobiles, mais Asfrael sentait leurs dons magiques qui contrôlaient étroitement la situation.

Falariel, le père d'Asfrael, et les siens offraient un contraste frappant. Ils ne cessaient de se déplacer et regardaient ici et là. Leurs écailles d'un blanc bleuté luisaient en irisations joyeuses de magie, et de temps en temps des détails de l'apparence de l'un ou l'autre changeait. Le Prince trouvait leur présence beaucoup plus rafraîchissante que celle des rouges et des verts.

Les quatre de la volée de Pharazon étaient presque aussi solennels qu'Aviana et les siens. Ils arboraient tous la même texture d'un bronze sableux que le Maître du Temps, mais ils étaient plus solides que le monarche, dont l'image avait toujours été presque fluide. Asfrael se demandait où pouvait bien se trouver Pharazon pour rater un tel événement. Des renseignements glanés auprès de sa bien-aimée, il semblait que les proches de l'Ancien eux-mêmes ignoraient avec précision ce qui lui était arrivé. Cependant le Dragon de l'Éternité était présent par son essence, et c'était là un point vital. Dans ses pattes, l'aînée des femelles tenait un sablier fait de ce qui semblait être de la lumière solaire pure. À l'intérieur, un sable couleur bronze brillant s'écoulait à l'envers, du bas vers le haut. Lorsque la partie supérieure était pleine, le mouvement s'inversait, pour recommencer dans l'autre sens ensuite.

Ces sables faisaient partie intégrante de Pharazon, et ils avaient été séparés de lui à cause de l'urgence de son départ. Tous les Seigneurs Dragons étaient censés avoir une partie de leur essence isolée de leur corps, car ils étaient tous bien plus que d'énormes créatures reptiliennes. Ils représentaient les êtres les plus puissants de ce monde, sa matière originelle, créés par ceux-là mêmes qui avaient modelé l'Univers. Certes ils étaient limités par les lois terrestres, mais ils étaient tout autant supérieurs aux autres dragons que ces derniers l'étaient par rapport aux races plus jeunes.

Les diverses volées avaient alterné leurs offrandes, chacune à son tour. Il en restait encore deux et la dernière, ironiquement, était celle d'Asfrael. Pour une raison indéfinie, il ne se sentait pas aussi honoré qu'il devrait l'être.

Mais avant qu'il n'ait le temps de se présenter, l'essence du Dragon de l'Éternité devait être apportée. Saridormi, la première compagne du Maître du Temps, portait le sablier avec précaution dans sa patte avant gauche lorsqu'elle s'avança vers la Pierre Monde. La création de Bahamut flottait au centre de la chambre, sa forme épurée irradiant d'un éclat éblouissant. Tous était baignés dans un arc-en-ciel de couleurs qui, et ce n'était pas un hasard, correspondait aux diverses couleurs des dragons.

- Je viens apporter l'essence de Celui Qui Est Sans Fin, Celui Qui Voit Le Passé, Le Présent Et L'Avenir! entonna Saridormi

Elle éleva le sablier étincelant au-dessus de la sphère lumineuse.

- En son nom j'ajoute sa force, son pouvoir, son être à cette arme que nous utiliserons contre les monstres qui attaquent notre royaume!

D'une simple pression de sa puissante patte, la dragonne brisa le sablier. Le sable qui était l'essence de Pharazon ne tomba pas en un tas, comme s'y attendait Asfrael. Il plana dans l'air tel un tourbillon vivant, à la verticale de la Pierre Monde. Alors qu'il commençait à tournoyer sur lui-même, une légère pluie de bronze descendit sur la sphère. Chacune des particules qui la touchaient produisait un éclat vif, puis disparaissait à l'intérieur.

Un halo radieux emplit la chambre lorsque le dernier grain s'évanouit dans la sphère, une clarté solaire qui aveugla momentanément Asfrael. Il détourna le regard et ne le reporta sur la sphère que lorsque le phénomène eut pris fin. Le dragon blanc remarqua que les autres avaient été obligés, comme lui, d'abriter leurs yeux, y comprit les verts. Seul Bahamut semblait avoir observé l'intégralité du prodige.
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