Le maître de la mort (Akhlaur)

Nombre de messages : 14 Age : 31 Date d'inscription : 17/09/2007

- En cette journée maussade de mai, la plupart des gens s'adonnaient sans broncher à leurs habituelles activités, exécutant promptement ces dernières car le pressant besoin de se retrouver dans leur foyer pour enfin profiter de la vie se faisait vivement ressentir. L'air se faisait de plus en plus lourd et l'épaisse couche de stratocumulus cachait entièrement le Soleil, cet astre que plusieurs cultes considèrent naïvement comme le Dieu fondateur... Quel sottises ! Cette journée là, tout les habitants de Maldagorsta vaquaient à leurs occupations sans avoir aucune idée de ce qui se tramait dans le petit laboratoire du diabolique Akhlaur.

On n'aurait su dire mieux, en effet, depuis qu'il concoctait son machiavélique plan, Akhlaur n'avait été dérangé qu'une seule fois et avait réduit en poussières le rat qui l'avait importuné. Le but ultime de ce projet consistait évidemment à commetre un vol, mais pas n'importe lequel. Quelque chose de grandiose, qui le rendrait riche, assez riche pour renverser tous les seigneurs de la région. Et ensuite, qui sait, peut être nourrirait-il d'autres ambitions encore plus prestigieuses. Se procurer l'Amulette de Thören, acquise quelques années auparavant par la Comtesse Adina, une héritière que la plupart des paysans ne portaient pas dans leur coeur. L'Amulette possédait, selon la rumeur, le pouvoir de rendre la vie éternelle et de rendre son possesseur immunisé contre plusieurs magies en plus de lui conférer un pouvoir infini ''C'est classique! '', disait le mage avec un brin d'humour, mais il n'en restait pas moins émerveillé par l'enchantement. Tuer la prétencieuse comtesse et voler son amulette... Quelle idée! Mais il devait avant tout retourner à sa table pour mieux planifier le tout. Il serait bien triste de finir sa carrière de voleur ici, à cause d'un simple erreur de sa part, mais à date, il connaissait bien les lieux. Douze sentinelles et quatre gardes personnels. Aucun d'eux ne devait survivre, à moins d'être faits prisonniers.

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Après une dernière visite sur les lieux et une bonne analyse de la tactique à utiliser, le voleur retourna dans son repaire pour s'équiper. Il saisit peu de soufre pour lancer des boules de feu et un peu de poudre de fer mélangé à de fins grains de cire râpée, ce mélange servirait à pétrifier les indésirables. Il garda sa tunique noire et rabattit sa capuche, cachant ainsi son visage et ses longs cheveux blancs.

À l'âge de 37 ans, avoir une chevelure blanche semblait inhabituel, mais pour le mage ayant essayé de maîtriser tant de sortilèges trop puissants, ça paraissait normal, évident même, car quiconque savait que certaines magies devaient être maîtrisées avant d'être expérimentées. Un chose qu'Akhlaur avait appris à ses dépens. Le mage portait une tunique noire dissimulant sa silhouette frêle et ses multiples runes gravées à même sa peau. Sa capuche rabattue cachait son visage émacié au teint blafard, mais même dans l'ombre, on pouvait déceler l'éclat rouge de ses yeux. Un éclat maléfique et cruel, l'extension du feu ardent qui brûlait en lui.

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La demeure de la Comtesse Adina ne ressemblait aucunement à un château fort ou à un palais digne des grands rois ou des sultans les plus influents. Il ne s'agissait que d'une bâtisse richement décorée, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et entourée d'une muraille en pierres qui tombait en ruines. Des plantes grimpantes se s'entremêlaient et s'aggripaient aux pierres, permettant aux plus intrépides d'escalader l'enceinte pour ensuite se retrouver nez à nez avec une des douze sentinelle en patrouille permanente autant sur le chemin de ronde du rempart que partout ailleurs sur le terrain. Douze gardes sur un si petit terrain... de quoi arrêter la plupart de ceux qui essayaient de s'aventurer en ces lieux interdits. Seuls les meilleurs s'en tiraient indemnes et ressortaient avec un butin quelconque.

Et le meilleur se rendait justement au palais cette nuit là...

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Nombre de messages : 14 Age : 31 Date d'inscription : 17/09/2007

- Parfait... un garde qui someille. Endors-toi pour l'éternité! Et un petit éclair quasi invisible traversa la nuit pour atteindre sa cible avec succès.

''Plus que quinze. Le décompte commence!''

Akhlaur avait si souvent visité l'endroit qu'il le connaissait comme le fond de sa poche, ainsi, il savait que les deux gardes dans le jardin ne bougeraient pas de leur position. Simplement un soucis en moins pour le truand qui venait de réduire au silence quatre autres veilleurs, les égorgeant à froid, sans aucune pitié. Le mage ménageait ses boules de feu pour la fin du plan, jute au cas où la milice interviendrait. Arrivé à l'intérieur, il surprit deux guetteurs en pleine conversation.

- Dorken est encore à la taverne... pauvre lui, perdre sa femme et ses deux enfants.

- Quel destin atroce, soupira le deuxième garde.

-Ça n'est rien si on compare à la mort qui vous attend, tonna Akhlaur d'une voix cadavérique.

-Qui va là?

-Akhlaur l'Impitoyable, venu pour vous tuer tous.

Joignant le geste à la parole, le mage incanta, une abysse se forma, aspirant les sentinelles dans un autre plan d'existence où Akhlaur pourrait les récupérer quand il le voudrait. Jugeant qu'il avait assez perdu son temps à tuer des gardes, le mage se rendit immédiatement vers les appartements de la Comtesse. Étrangement, il ne croisa aucun garde sur son chemin, mais il ne s'en fit pas avec ça, car tout ce qui importait était de prendre possession de l'artefact puissant gardé en cet endroit.

Quand il arriva enfin, un frisson d'extase parcourut son être. Tout ce pouvoir, dans un simple pendentif serait bientôt à lui. On l'appelerait maître et on se prosternerait devant lui tant il serait puissant. Il poussa la porte, la referma et prononça un mot de pouvoir ; la porte était maintenant scellée. D'un mouvement de la main, il alluma les chandelles de la pièce. Akhlaur prit place dans un fauteuil et réveilla la Comtesse en la faisant léviter au dessus de son lit.

-Qui êtes vous? Et que voulez vous? S'affola Adina.

-On m'appelle Akhlaur, et je veux votre amulette. L'amulette de Thören.

-Jamais vous ne l'aurez, l'amulette est maudite, depuis six générations ma famille la garde pour éviter qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains... Si tel était le cas, le détenteur deviendrait une personne dangereuse et nuisible à l'équilibre du monde, ainsi il serait dans notre devoir de détruire ce dernier.

-Donc si vous me la donnez, je posséderai une telle puissance que je pourrais laver une armée et représenter une menace pour les seigneurs les plus influents de Thessalie ?

-C'est exact, alors je ferai tout en mon pouvoir pour vous empêcher de vous emparer de l'amulette.

-De mon côté, je ferai tout en mon pouvoir pour la prendre et dominer les quinze mille âmes de cette ville.

Akhlaur n'était que guère impressionné par le discours de la Comtesse, qui n'avait visiblement aucun moyen de vaincre le mage, alors que ce dernier était maître de la situation.

-Emmenez- moi à l'endroit où vous gardez l'artefact, sinon... je vous ai reservé la mort la plus atroce qui soit.

Akhlaur n'en dit pas plus et suivit la Comtesse désormais coopérative, une dague appuyée sur sa gorge. Elle le mena jusqu'à une chambre au bout d'un couloir éclairé par des torches. Le mage libéra Adina le temps qu'elle ouvre la porte, puis la laissa passer en avant. Il se saisit d'une torche qu'il et l'alluma d'un mot de pouvoir et les deux s'engouffrèrent dans un long escalier en pierre.Un épaisse couche de poussière recouvrait la pièce de la voûte au plancher et Akhlaur dut se recouvrir le visage avec la manche de sa tunique. Ils aboutirent à une grande salle octogonale émanant une étrange lueur verte. Au centre de la pièce se dressait un autel de pierre sur lequel était posé le coffre contenant l'amulette de Thören.

-Voilà ce que vous cherchez... maintenant lachez-moi espèce de vaurien !

-Vous valez bien moins que moi... vous qui vous vautrez dans la luxure à chaque heure de chaque jour sans vous soucier du peuple ni de votre mission... J'ai réussi et vous avez failli, il faut dire que vous ne m'avez pas opposé une grande résistance, même que me léguer l'amulette semblait vous libérer d'un fardeau. Vous me répugnez, ainsi je vous tuerai.

Et Akhlaur lança un sort sur la Comtesse, qui se comsuma lentement, faisant jaillir du fond de son être des cris d'orfraie horrifiés à glacer le sang... Mais Akhlaur n'entendit rien, son hotage était désormais du passé et l'amulette représentait son avenir. Il ouvrit délicatement le coffre, saisit le pendentif et le passa autour de son cou. Le bijou avait la forme d'un pentacle inversé et en son centre était encastrée un cristal de jade libérant la lueur verte. Akhlaur n'eut pas le temps de savourer sa victoire, en effet, aussitôt que l'artefact toucha sa poitrine, un immense vortex d'énergie se créa autour du nécromancien qui ne contrôlait désormais aucun de ses mouvements. Pris de panique il incanta, mais aucun mage ne serait venu à bout seul d'une telle force, pas même le puissant Akhlaur qui tenait au milieu d'un tourbillon d'éléments déchaînés. Le corps du mage servait d'intermédiaire pour libérer l'énergie accumulée dans l'amulette.

À des miles à la ronde, les cultures pourrissaient, le sol se putréfiait pour ensuite sécher. Les gens, incapables de comprendre ce phénomène, fuyaient dans les rues où ils mourraient, leur énergie vitale absorbée par la puissance de l'amulette.

Les batîments s'écroulaient, laissant place à des champs obscurs, le palais de la comtesse, quant à lui, était devenu un château fort entouré de remparts, tout comme le royaume l'était désormais... En quelques minutes à peine, tout avait été rasé. Sous le ciel ténébreux, la cité de Maldagorsta s'était métamorphosée en immense métropole habitée par des créatures plus diaboliques les unes que les autres. Un royaume mort-vivant, tel était le nom donné à ce genre d'endroits.

Akhlaur s'en tirait bien, la magie n'avait que passé à travers son corps, après tout, il était le possesseur de l'amulette de Thören, pas ca cible. Du haut de son château, un puissant sceptre à la main, le roi observait son domaine qui s'étendait à perte de vue d'est en ouest, du nord au sud. Des milliers de liches, ghoules et autres créatures se tenaient à ses pieds, se prosternaient devant leur maître. Le Maître Nécromancien, comme on l'appelerait plus tard, venait d'acquérir le pouvoir dont il rêvait tant... À lui d'en profiter!